
Le scoutisme catholique
"Ils ne sont scouts que pour vivre en chrétiens plus parfaits."
Le Scoutisme Catholique, héritage du Père Sevin, se déploie aujourd'hui en France à travers trois grands mouvements (et un certain nombre de petits) que vous pouvez découvrir en cliquant sur leur logo.
Ces trois mouvements sont très différents mais chacun peut apporter à ses membres ce dont ils ont besoin.
"Que votre religion soit associée dans l'esprit de l'enfant avec l'image d'une personne joyeuse : qu'elle ne vous rende pas sévère, morose, mais plus gaie que tout le monde parce que plus près de Dieu, la joie vivante et éternelle... la vie est la plus belle chose qui soit... remplir de joie par ce que vous êtes."
Le Père Sevin aux cheftaines de louveteaux
Scouts Unitaires de France
Guides et scouts d'Europe
Scouts et Guides de France
Naissance du scoutisme catholique
1907 : Lord Baden-Powell fonde le scoutisme en Angleterre
1909 : Le scoutisme arrive en France
Longtemps opposée au scoutisme, jugé protestant et maçonnique, l’Église catholique finit par s’y rallier après la Première Guerre mondiale. En 1920, le père Jacques Sevin fonde avec d'autres les Scouts de France, un mouvement catholique inspiré de la méthode de Baden-Powell.
En France, le scoutisme catholique fut pendant longtemps représenté par deux grands mouvements : les Scouts de France nés en 1920 et les Guides de France nées en 1923. Mais avec la naissance de deux nouvelles associations de scoutisme catholique, leurs effectifs subirent une baisse sensible à partir des réformes opérées au cours des années soixante.
Les Scouts et guides de France
Le scoutisme naît en Angleterre. L'ancien militaire Lord Robert Baden-Powell rassemble une vingtaine de jeunes garçons de milieux sociaux différents. Il souhaite tester avec eux une méthode éducative basée sur l'action, la vie communautaire dans la nature, le service et la progression personnelle. Il organise, dès août 1907, le premier camp scout à Brownsea Island et publie en 1908 Scouting for Boys, véritable matrice du mouvement.
En France, dès 1911, plusieurs initiatives voient le jour : les Éclaireurs de France, les Éclaireurs Français et les Éclaireurs Unionistes, tandis que des groupes catholiques indépendants émergent entre 1912 et 1917. Le père Jacques Sevin, prêtre jésuite, étudie alors le scoutisme et contribue à structurer le mouvement religieux en France.
Naissance du mouvement
Essor du mouvement
À partir de 1920, le mouvement se développe.
Le Père Jacques Sevin, le chanoine Cornette et Édouard de Macédo créent la Fédération des Scouts de France. En 1923, Albertine Duhamel et Marie Dieme créent la branche féminine : les Guides de France.
Le mouvement continue à grandir : en 1930, on compte 75 000 Scouts et 23 000 Guides, et un fort développement de la pédagogie scoute est mis en œuvre.
En 2008, les Scouts de France et les Guides de France fusionnent pour devenier les Scouts et Guides de France.


Les Guides et Scouts d'Europe
L'association des Guides et Scouts d'Europe est née après la Seconde Guerre Mondiale, en Allemagne, dans la ville de Cologne détruite par les bombardements.
Le 1er novembre 1956, à la Maison des jeunes de la Macchabeustrasse, des Allemands et un Français, âgés de vingt à trente ans, catholiques, protestants, orthodoxes s'interrogent. Ils habitent les blockhaus et font des paquets de vivres pour ceux qui se trouvent de l'autre côté du rideau de fer. Pour eux, qu'un nationalisme diabolique a menés au chaos, l'Europe apparaît comme le refuge.
De ces journées fondatrices, il nous reste un texte émouvant :
« Des garçons et des filles se sont dit qu'il était impossible que l'on recommence tous les vingt ans à se dresser les uns contre les autres, et que des millions d'orphelins attendent à leur tour de partir pour une nouvelle guerre...
Face à des monceaux de cadavres poussés par les bulldozers, aux villes rasées, aux gosses brûlés par le napalm... quelque chose en nous s'est dressé, criant : « Assez ! »...
Nous nous sommes engagés de toutes nos forces dans cette bataille contre ceux qui veulent faire germer entre nous la méfiance et la haine. Avec seulement notre sourire et nos mains ouvertes, et le peu que nous possédons, un cœur d'être humain libre et loyal, nous sommes allés vers les autres, acceptant la même croix rouge chargée du lys d'or...
Réformés, orthodoxes, catholiques, nous avons voulu seulement nous rappeler que le Christ est mort pour tous. Nous avons seulement voulu voir dans l'autre le chrétien, l'homme que Dieu aime ».
Ils adoptent pour insigne la croix à huit pointes, chargée d'une fleur de lys (1). Ils ont conservé le système des patrouilles (12-17 ans) et ne pratiquent pas la mixité : garçons et filles sont dans des unités distinctes. Aujourd'hui, les Guides et Scouts d'Europe sont présents dans une vingtaine de pays, du Canada à la Russie.
(1). L'article 10 des statuts du 1er novembre 1956, stipule : « Seul est autorisé désormais comme insigne la Croix de Malte chargée d'un lys d'or ».
Naissance du mouvement
Essor du mouvement
En France, le couple catholique formé par Pierre et Lucienne Geraud-Keraod va se consacrer corps et âme, pendant vingt ans, au développement de ce nouveau mouvement. Pierre Geraud sera commissaire général de l'association de 1964 à 1983. Ils seront donc les initiateurs du scoutisme européen catholique en France.
Lorsque, sous leur impulsion, les unités des Guides et Scouts d'Europe se mirent à naître en France un peu partout et à pousser comme des champignons, elles furent accueillies de manière très diverses : pour les mouvements déjà en place, il s'agissait d'une concurrence dangereuse et il firent tout leur possible pour les dénigrer et les faire mal juger aussi bien par les instance publiques que religieuses.


Cependant, en règle générale, l'accueil des familles qui avaient été fondées par des anciens Scouts de France et des anciennes Guides de France fut bon, car ils étaient très heureux de voir leurs enfants pratiquer le même scoutisme que celui qu'ils avaient eux-mêmes connu à leur âge.
Du côté de l'Eglise catholique, comme on nageait dans les interrogations de l'après-concile, les avis étaient très partagés. Les uns étaient pour, alors que les autres étaient contre. Toutes proportions gardées, on assistait presque à un retour des guerres de religion, telles qu'on les avait connues plusieurs siècles auparavant.
Les Scouts Unitaires de France
Les Scouts Unitaires de France (SUF) naissent en 1971 lorsque les Scouts de France décident d'imposer à toutes leurs troupes la réforme rangers-pionniers commencée en 1964. Quelques troupes choisissent alors de rester « unitaires », c'est-à-dire de préserver l'unité de la classe d'âge 12-17 ans.
Elles se séparent alors des Scouts de France et créent les Scouts Unitaires de France, car elles sont convaincues que le système des patrouilles est la base du scoutisme et en fait son génie.


Cette unité de la classe d'âge permet une « pédagogie du grand frère » : les plus grands progressent en s'occupant des plus jeunes, alors que les plus jeunes grandissent en suivant l'exemple des grands.
Cette pédagogie repose sur la confiance et la responsabilité, fondements de la méthode scoute inventée par Baden Powell.
Un groupe SUF est rattaché à une paroisse. C'est une grande famille qui est placée sous la responsabilité d'un chef de groupe, souvent un couple dont les enfants pratiquent le scoutisme au sein du groupe.
En général les SUF ont été bien acceptés : c'était une fédération de groupes, sans structure hiérarchique entre la tête (le Commissaire général) et la base (les groupes, qui disposaient d'une large autonomie). Tout dépendait en fait des qualités relationnelles de la tête et des chefs de groupe locaux. Les relations publiques ont toujours été un point fort des SUF. En revanche le manque de structure hiérarchique rendait difficile l'organisation de grands rassemblements. C'est pour cela qu'ils ont dû y remédier peu à peu.
Les SUF se présentent eux-mêmes comme une association de scoutisme catholique, dont l'ambition est d'aider les parents à éduquer leurs enfants selon la méthode imaginée par Baden Powell. Leur but est que les jeunes deviennent des femmes et des hommes libres, responsables, utiles et heureux. Ils accueillent tous les garçons et les filles qui, en plein accord avec leurs parents, veulent vivre le jeu et l'aventure scoute.






